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Le conflit en Crimée et dans le Donbass ukrainien trouve son origine directe dans le souffle pro-occidental qui anime Kyiv depuis les manifestations de Maïdan, débutées en novembre 2013, et essentiellement tournées vers la fin du régime kleptocratique de l'ex-président Ianoukovytch. Il est moins le résultat d'une opposition entre l'est et l'ouest de l'Ukraine que de l'exploitation habile par la propagande russe des peurs d'une partie de la population de l'est de l'Ukraine, notamment suscitées par les maladresses du gouvernement de transition ukrainien. L'instrumentalisation de ces inquiétudes a créé le terreau idéal pour la mise en application des concepts de guerre hybride développés depuis plusieurs années par l'état-major russe, avec deux objectifs : capturer la Crimée et créer un conflit gelé en Novorossiya. Si la Crimée est un succès retentissant, le peu de soutien des locaux aux « républiques »séparatistes téléguidées depuis le Kremlin et le lancement de l'Opération Anti-Terroriste par le gouvernement ukrainien ont forcé la Russie à basculer d'une guerre hybride à une guerre limitée. Aujourd'hui, la viabilité de ces Temporary Autonomous Zones est très incertaine, obligeant la Russie à s'impliquer toujours davantage dans le conflit. Dans le même temps, ce conflit a eu l'effet inverse de celui escompté par le Kremlin. Il a terni durablement l'image de la Russie dans le monde et notamment en Ukraine, où il catalyse les aspirations à intégrer l'Occident ainsi que le nationalisme des franges les plus radicales de la population. L'avenir du conflit reste encore incertain, tout comme l'application effective des Accords de Minsk. Néanmoins, la lassitude croissante des ukrainiens vis-à-vis du conflit laisse entrevoir la marginalisation des territoires séparatistes et la légitimation progressive de la LNR et DNR, au grand dam des populations locales, otages d'un conflit qui les dépasse."