"L’écrivain ukrainien Andrei Kourkov raconte dans son dernier roman "Les abeilles grises" la vie des civils piégés dans la zone grise entre les armées ukrainiennes et les forces séparatistes pro-russes. La ligne de front avec les séparatistes soutenus par la Russie dans la région de Donetsk, 01.02.2022 Depuis l’annexion de la Crimée et le début de la crise à la frontière est de l’Ukraine, environ 1,5 million de citoyens ukrainiens ont été déplacés à l'intérieur du pays. De nombreuses régions de l'est del'Ukraine où les combats sont les plus intenses sont devenues presque désertes. Dans Les abeilles grises, l’écrivain ukrainien de langue russe Andreï Kourkov raconte que la zone grise n'est pas exactement un no man's land.
Dans son récit, le village de Mala Starogradivka, coincé entre l’armée ukrainienne et les forces séparatistes pro-russes, compte encore deux habitants, l’apiculteur Sergueï Sergueïtch et son voisin et ennemi juré d’enfance, Pachka Khmelenko. Pashka et Sergueï sont aussi différents que les rues dans lesquelles ils vivent - les rues Lénine et Chevtchenko -mais la première moitié du roman s’attache à décrire leur amitié improbable et leur quotidien en temps de guerre.
Les abeilles grises explore ensuite le périple de Sergueï de la zone grise à la Crimée en passant par Vesele en Ukraine à la recherche d’un endroit pour installer temporairement ses ruches. Le lecteur suit le voyage du personnage dans sa Tchetviorka verte et son éveil progressif à la réalité du conflit, à l’intérieur ou l’extérieur de la zone grise. A travers la vie quotidienne de Sergueï et son soin pour ses abeilles,c’est bien la crise ukrainienne et la situation criméenne que raconte Andreï Kourkov et il nous montre à travers une écriture simple, joyeuse et parfois drôle comme la littérature peut déplier les nuances et la complexité du conflit."